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LE 14 JUILLET

DE LAUNEY.

Un instant. Il serait bon de savoir ce qu’ils veulent.

VINTIMILLE.

Ils n’ont rien à vouloir.

DE FLUE.

On ne parlemente pas avec des révoltés.

DE LAUNEY.

Voyons toujours, cela ne coûte rien.

VINTIMILLE.

C’est indécent : en tolérant une discussion avec ces rebelles, nous semblons les traiter sur un pied d’égalité.

DE LAUNEY.

Quel manque de pudeur, ou quelle aberration t’a poussé à accepter cette mission ?

HOCHE.

La pensée de servir mes amis et vous.

VINTIMILLE.

As-tu conscience de tes actes ? Tu ne sais donc pas ce que c’est qu’un traître ?

HOCHE.

Si, monseigneur. C’est celui qui porte les armes contre son peuple.

VINTIMILLE, hausse l’épaule et lui tourne le dos.

Imbécile !

HOCHE.

Je vous demande pardon. Je ne voulais pas vous insulter. Je venais en ami, au contraire. On m’a dit que je serais fusillé. C’est possible. À vrai dire, cela m’étonnerait ; je viens tâcher de vous aider et d’arranger les choses. Mais si je devais l’être, eh bien, vous connaissez le proverbe : « Un beau mourir toute la vie embellit. »