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Laissant encore cet endroit, j’aperçus un coffre remarquable fait d’une pierre semblable à de l’ivoire, demeurée presque entièrement polie et brillante, sous un lierre chargé de corymbes, qui, s’écartant d’une paroi rongée, venait l’abriter de son feuillage pendant et épais. Regardant à l’intérieur, par une fente du couvercle, je vis deux cadavres entiers et conservés. J’en

conclus aussitôt que ce sépulcre était fait de pierre chernytès (1). Sur sa face antérieure je remarquai les hiéroglyphes suivants sculptés et j’aperçus, à l’intérieur, une grande quantité de fioles de verre, de vases en terre, et quelques statuettes à l’ancienne mode Égyptienne. Du plafond du couvercle pendait une lampe antique en métal, suspendue par une chaîne tressée, et allumée. Deux petites couronnes étaient placées auprès de la tête des corps ensevelis. Je jugeai que ces objets La pierre chernytès (chemites dans notre texte) avait la propriété de conserver les corps ; elle était, en effet, pareille à de l’ivoire. Pline, XXXVI, 17. – Dioscoride, (1)