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sur les genoux de sa nourrice, et, chargé de la litière, s’enfonça dans les bois, tandis que le frêle esquif s’éloigna du rivage avec la rapidité d’une flèche.

En face du point de départ de Maraka, surgissent deux petites îles, couvertes de bois, où les hommes n’avaient alors jamais pénétré, où la nature déployait toutes ses beautés primitives : aujourd’hui, l’une d’elles a subi l’empire de la civilisation, et renferme maintenant des habitations et des champs, dont la fertilité récompense les travaux de ceux qui les ont cultivés. L’autre, placée au milieu des effrayans rapides de la Chine, n’est visitée que par les tribus ailées, auxquelles seules on la suppose accessible. Des arbres magnifiques, produits de plusieurs siècles, bordent ses rives jusqu’au niveau du fleuve, et le chant des oiseaux, qui font leur nid en sûreté sous ces ombres impénétrables, est souvent entendu sur le rivage de Montréal. Protégé par les tourbillons dangereux qui l’entourent contre les entreprises spoliatrices de l’orgueil humain, ce petit coin de terre, embelli par la plus riche végétation, ressemble à la demeure de quelque fée. Il est le sujet de nombreuses traditions, et