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marchant sur ses traces. Toutefois, comme cette circonstance n’avait rien d’étrange dans une ville peuplée, elle l’eût oubliée si l’apparition de cette personne en un lieu si écarté et à une telle heure ne l’eût rappelée à sa mémoire.

Aimée resta quelques instans incertaine sur le parti qu’elle devait prendre, ne pouvant s’expliquer, dans le cas où cet homme aurait eu de mauvais desseins, la cause de sa fuite ; mais elle la comprit bientôt en voyant paraître sa nourrice, la bonne Maraka suivie d’un Indien d’une taille athlétique, dont l’inconnu avait sans doute cherché à éviter la rencontre. En souhaitant la bienvenue à ses amis, la jeune fille cessa de penser à l’incident qui l’avait alarmée. Elle jeta ses bras autour de la taille de l’Indienne, puis examina avec intérêt et reconnaissance une litière de branches d’arbres que lesauvage plaça devant elle d’un air satisfait : « Vois, mon colibri, « disait la bonne femme en français assez intelligible. « Yakou et moi nous avons entrelacé les rameaux de la luzerne odorante avec les branches flexibles du hêtre, pour former cette litière, un lit de mousse garnit le fond, et j’ai parsemé de lis d’eau, à l’endroit où reposera la tête de notre