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nélon ou d’un Chéverus, et la plus tendre compassion le saisit à la vue des tressaillemens convulsifs qui agitaient à chaque instant la suppliante. En examinant avec attention sa taille jeune et d’une proportion parfaite, il crut reconnaître une personne pour laquelle un singulier concours de circonstances excitait son intérêt au plus haut degré. Son costume ne ressemblait ni à celui des paysannes des environs, ni à l’habit d’aucun ordre religieux. Elle était vêtue d’une robe noire flottante, serrée d’une ceinture richement brodée à la manière des sauvages, mais d’un goût moins baroque, et rattachée avec une agrafe d’or. Un long manteau de drap de couleur foncée, orné d’une broderie étrusque et bordé de fourrures, couvrait ses épaules ; un bouton d’or le fixait sur sa poitrine. Le voile transparent qui couvrait en partie ses traits, laissait apercevoir une profusion de cheveux noirs et brillans, dont les boucles légères faisaient ressortir la blancheur éclatante du beau col autour duquel elles jouaient. Une petite main blanche, délicate, semblable à Un flocon de neige, reposait sur la balustrade de l’autel, et sur cette main brillait une bague que le père Clément avait souvent remarquée au doigt