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ARMAND SILVESTRE

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FANTAISIES CÉLESTES

I

AU COUCHANT


N’étant plus qu’un brouillard vermeil,
L’horizon dans la nuit recule :
Je voudrais, comme le soleil,
Mourir dans l’or d’un crépuscule !

Sentir l’universel émoi,
Suivre au loin ma trace blanchie
Et, d’une grande ombre, après moi,
Laisser la terre rafraîchie ;

Descendre seul dans mon tombeau,
Mais léguer mon âme à la nue
Pour y rallumer le flambeau,
De chaque étoile au ciel venue,