Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/373

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sous les arbres du bois partent de légers cris :
On voit le gentil couple, ainsi que deux gazelles,
Franchir en s’enfuyant d’étroites passerelles.

Mais sur un long bâton appuyé, le berger
De la ferme voisine aperçoit le danger :
Il a sifflé deux coups, et sa main fait un signe.
Il était temps : le bœuf arrive en droite ligne
Sur les enfants ; — ils sont perdus !… Quand tout à coup
Accourt dans le sentier un énorme chien-loup.
Ainsi qu’un léopard qui terrasse le buffle,
Sans aboyer, d’un bond terrible, il saute au mufle
De l’animal surpris, beuglant, luttant en vain
Et qui, vaincu, repasse à pas lents le ravin.

Cependant par le bois les deux blondes fillettes
Regagnent le village en cueillant des noisettes,
Et la jeune en riant dit à sa grande sœur :
— Oh ! que le vilain chien du berger m’a fait peur !