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Mon cœur porte en secret le deuil de ma jeunesse ;
Je meurs d’un rêve éteint sans vouloir qu’il renaisse !
Ainsi que mon printemps ta fragile tendresse
N’aura duré qu’un jour !

A toi, le lis sans tache, ô blanche fiancée !
A toi, femme, la rose entre tes doigts bercée !
A toi, la violette, ô vierge trépassée !
La pensée est ma fleur :

Symbole sans parfum d’une amour décevante,
Après m’avoir souri dans sa candeur fervente,
Je la vois s’effeuiller sur la tombe vivante
Qui pour toi fut mon cœur.