Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




GUY DE BINOS

————


SERMENT


A l’heure où le soleil à l’horizon décline
Et disparaît noyé dans la pourpre et dans l’or,
Tous deux nous descendions lentement la colline
Écoutant dans les bois le son lointain du cor !

Et moi je te disais : « Pauvre âme, qui s’incline,
Redresse-toi ! — L’amour peut te fleurir encor ;
Les baisers du printemps ont blanchi l’aubépine
Dont les froids de l’hiver avaient causé la mort.

Qu’un rayon de soleil ressuscite ton âme ! »
Tu répondis : « Je suis forte — mais je suis femme,
« Jurez que vous avez parlé sincèrement ! »

Lors, tombant à tes pieds, versant des larmes franches,
En présence du ciel qu’on voyait sous les branches,
Dans un baiser de feu je scellai mon serment !