Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un invisible chœur et des appels lointains
Qui hâtent une vierge à de nouveaux destins.

Le CHŒUR se rapproche :

Accours, la nuit brève est bonne
Et douce aux aveux.
Viens, portant dans tes cheveux
La verte couronne !

DAPHNÉ.

De fleurs pour le festin leur chevelure est ceinte,
Car l’épouse a promis et la promesse est sainte.

Le CHŒUR plus proche encore :

O prince aux sandales d’or,
Hymen, Hyménée !
Reçois la vierge amenée
Qui te craint encor.

DAPHNÉ.

Ami, ne venez pas ! n’approchez pas, amis !
Je ne suis pas parée et, bien qu’ayant promis,
Sur mon front négligé les fleurs de marjolaine
N’exhalent pas encor leur odorante haleine.

Le CHŒUR suit sa route et s’éloigne :

La beauté qui brille en elle
Sied à ton dessein :
Hymen, tire de son sein
La vie éternelle.

DAPHNÉ.

Où s’en vont loin de moi les chansons et les pas ?