Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette fleur qui mourut sous des yeux que j’ignore,
Depuis les trois cents ans qu’elle repose là,
Où tu l’as mise elle est encore.




LES VIEILLES MAISONS


Je n’aime pas les maisons neuves,
Leur visage est indifférent ;
Les anciennes ont l’air de veuves
Qui se souviennent en pleurant ;

Les lézardes de leur vieux plâtre
Semblent les rides d’un vieillard,
Leurs vitres au reflet verdâtre
Ont comme un triste & bon regard !

Leurs portes sont hospitalières,
Car ces barrières ont vieilli ;
Leurs murailles sont familières
À force d’avoir accueilli ;

Les clefs s’y rouillent aux serrures,
Car les cœurs n’ont plus de secrets ;
Le temps y ternit les dorures,
Mais fait ressembler les portraits.