Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/376

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Enfin, sur un carreau brodé, le bâton d’or
Qui distingue l’Alcade & l’Alguazil-mayor
Lui fut remis par Juan de Fonseca. La chose
Ainsi dûment réglée & sa patente close,
L’Adelantade, avant de reprendre la mer,
Et bien qu’il n’en gardât qu’un souvenir amer,
Visita ses parents dans Truxillo, leur ville,
Puis, joyeux, s’embarqua du havre de Séville
Avec les trois vaisseaux qu’il avait nolisés.
Il reconnut Gomère, & les vents alizés,
Gonflant d’un souffle frais leur voilure plus ronde,
Entraînèrent ses nefs sur la route du monde
Qui fit l’Espagne grande & Colomb immortel.


III


Or donc, un mois plus tard, au pied du maître-autel,
Dans Panama, le jour du noble évangéliste
Saint Jean, fray Juan Vargas lut au prône la liste
De tous ceux qui montaient la nouvelle Armada
Sous don François Pizarre, & les recommanda.
Puis, les deux chefs ayant entre eux rompu l’hostie,
Voici de quelle sorte on fit la départie.

Lorsque l’Adelantade eut de tous pris congé,