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SATURNE


Un beau soir, par une lunette
Je contemplais les vastes cieux
Et voyais là chaque planète
Suivre son cours mystérieux,
La plus distante de la terre,
Saturne à l’imposante sphère,
Captivait surtout mes pensers,
Et sur sa rondeur lumineuse,
D’une façon presque fiévreuse,
Je tenais mes regards fixés.

Comme un roi dans les plaines brunes
De l’incommensurable éther,
L’astre, entouré de ses huit lunes
Et de son anneau de feu clair,
Répandait un éclat suprême,
Et les rais de son diadème
Lui donnaient tant de majesté
Que mon âme, toute ravie,
Sur ces brillants signes de vie
Bâtissait maint rêve enchanté.

Qui sait, là haut, ce qui se passe,
Disais-je en mon étonnement,