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Au bord du fleuve, au fond des bois,
J’allais seul, & pleurant parfois,
Sans rayon & sans poésie,
J’allais errant, — lorsque sa voix !…
Combien mon âme fut saisie !

Lorsque sa voix !… Souffles des cieux,
Chœurs des Esprits harmonieux,
Célébrez ma joie infinie,
Dites le mot délicieux
Par qui ma peine fut bannie !




LE PAYSAN


Des ombres de la nuit la campagne est voilée.
Nul astre aux cieux. Le vent d’automne dans les bois
Passe, souffle & murmure, & remplit la vallée
De sifflements pareils à de lugubre voix.

Malheur au vagabond qui, malade & sans gîte,
Par ce temps lamentable erre loin des hameaux !
Malheur au sein pensif où la douleur s’agite,
Et qui veille écoutant la plainte des rameaux !