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DEVANT LES TISONS


Ce n’est pas seulement de la flamme & de l’air
Qui montent du foyer en légères fumées,
Lorsqu’au rayonnement des bûches allumées
On rêve devant l’âtre où pétille un feu clair.

Ce n’est pas sous le tas des braises consumées
Qu’à la fin les chenets s’en vont ensevelis ;
Si de la cendre grise on remuait les plis,
Que de choses souvent en seraient exhumées !

Souvenirs de jeunesse & rêves d’avenir,
Regrets des amitiés qui ne devaient finir,
Tout ce que l’âme espère & tout ce qu’elle pleure !

Mirages vers lesquels se sont lassés nos pas,
Œuvres que l’on projette & que l’on n’écrit pas,
Et voyages lointains que l’on fait en une heure !