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En fuyant vers l’azur, malgré toi, tu l’emportes
Dans le pli virginal de tes voiles sacrés,
Ce sang vermeil & doux des illusions mortes
Dont ma veine a rougi tes beaux pieds adorés.

Et je monte vivant, avec toi, sur la cime
Où te suit sans merci mon amour obsesseur,
Palpitant, comme toi, de ton rêve sublime,
Fille auguste & terrible ! ô chercheuse ! ô ma sœur !





NOUVEAUX SONNETS PAÏENS

I


Refleuris sous mon front, ô fleur de volupté,
Fleur du rêve païen, fleur vivante & charnelle,
Corps féminin qu’aux jours de l’Olympe enchanté
Un cygne enveloppa des blancheurs de son aile.

L’amour des Cieux a fait chaste ta nudité :
Sous tes contours sacrés la fange maternelle
Revêt la dignité d’une chose éternelle
Et, pour vivre à jamais, s’enferme en la Beauté.