Tel se renforce Agni du çoma qui l’arrose,
Tel s’enfle, imbu d’amour, le germe originel ;
Le désir de l’effet s’empare de la cause.
Sous des voiles chargés d’influx passionnel
Et pareils à la brume où l’aurore va naître,
Flotte un contour étrange et vaguement charnel.
Palpitante, Mâyâ s’efforce d’apparaître ;
Le vide, d’une transe ineffable agité,
Voit s’accomplir l’hymen de la Forme avec l’Être ;
Et dans son adorable extériorité,
Parmi l’effarement des ombres, sur la face
De l’abîme sans bord, l’Esprit-Monde est porté !
O Pûrûçha ! la houle incessante déplace
Et ramène ton lit souple, formé des nœuds
Que le Roi des serpents enlace et désenlace !
Clairs et resplendissants de métaux lumineux,
Les mille chefs du grand Çécha, comme une ombrelle,
S’abaissent vers ton front qui se reflète en eux !
Tu médites, auguste, à travers la querelle
Des noirs remous ! portant les œuvres dans ton flanc,
Tu sens frémir au loin ta forme corporelle !
Et de ton pur nombril, mystérieux étang,
Le grand Lotus, berceau des trois Mondes, s’élève,
Doux comme le soleil des jours d’automne, et blanc !
Il éclaire, il féconde, ayant l’amour pour sève ;
Il verse la candeur et la limpidité
De l’aube dans l’effroi de la nuit qui s’achève ;
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