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La branche du hûka rôde comme un reptile
Du cristal d’où s’échappe une vapeur subtile
Jusqu’aux lèvres que l’ambre arrondi baise encor.

Deux rayons noirs, chargés d’une muette ivresse,
Sortent de ses longs yeux entr’ouverts à demi ;
Un songe l’enveloppe, un souffle la caresse ;
Et parce que l’effluve invincible l’oppresse,
Parce que son beau sein qui se gonfle a frémi,
Sortent de ses longs yeux entr’ouverts à demi
Deux rayons noirs, chargés d’une muette ivresse.

Et l’eau vive s’endort dans les porphyres roux,
Les rosiers de l’Iran ont cessé leurs murmures,
Et les ramiers rêveurs leurs roucoulements doux.
Tout se tait. L’oiseau grêle et le frêlon jaloux
Ne se querellent plus autour des figues mûres,
Les rosiers de l’Iran ont cessé leurs murmures,
Et l’eau vive s’endort dans les porphyres roux.




LA TRISTESSE DU DIABLE


Silencieux, les poings aux dents, le dos ployé,
Enveloppé du noir manteau de ses deux ailes,
Sur un pic hérissé de neiges éternelles,
Une nuit, s’arrêta l’antique Foudroyé.