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Ses pieds divins, ses mains divines
Ressemblent aux joyaux de prix ;
Les élégantes Angevines
Jalousent son charme inappris,

Quand elle va, modeste et sûre,
Rêvant aux vieux rois délaissés,
Et toujours cachant sa blessure
Sous son voile aux plis abaissés.

IV

Telles je vous vois, ô merveilles
D’ineffable ingénuité,
Si diverses et si pareilles,
Sœurs de vertu, sœurs de beauté.

Toujours sœurs ; car la destinée
Vous réserve, pour dernier don,
Une ressemblance obstinée :
L’égalité dans l’abandon.

Renoncez aux bonheurs intimes
Que la pauvreté vous défend ;
Résignez-vous, nobles victimes,
O cœurs de mères sans enfants !


EMMANUEL DES ESSARTS.