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LETTRE VII

Je compris que je m’était trahi, et qu’il était inutile de chercher à dissimuler davantage. Évidemment, elle n’ignorait pas nos amours et elle ne serait point dupe des protestations, Je pus facilement me convaincre, du moins, qu’elle ne s’était pas formalisée du fait dont elle venait de m’entretenir et je jugeai qu’il valait mieux à tous égards lui montrer une entière franchise et m’en remettre à sa générosité, me fiant à sa bonté pour m’accorder le pardon de mes méfaits et pour assurer notre bonheur à venir. Je répliquai donc : Non, en vérité, Lady Lovesport, croyez-moi, ce n’est point la crainte, c’est la surprise seulement qui est cause de mon émotion passagère. Je n’appréhende en aucune façon qu’Émilie ait connaissance de nos relations, car je sais bien qu’elle a pour vous autant d’affection que moi et qu’elle vous est tout aussi reconnaissante de vos bontés. Je suis convaincu qu’elle ferait tout son possible et me permettrait de faire de même dans le seul but de vous plaire. J’avoue mon ardent amour pour elle, et je crois être payé de retour, mais je suis certain que jamais notre affection ne sera altérée par votre manière d’agir à notre égard, quelle qu’elle puisse être, qu’il ne s’élèvera entre nous aucun différend ; au contraire, je suis persuadé que si elle était présente, elle m’aiderait volontiers à contribuer de tout son pouvoir à ce qui peut vous être agréable et puisque