Page:Le Nouveau chatouilleur des dames, 1880.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
LETTRE VII

Elle me regarda fixement comme pour chercher à pénétrer mes véritables pensées et dit d’un air insouciant : „Petit impertinent, qu’est-ce qui a pu vous faire penser que j’éprouverais du plaisir à vous donner le fouet ?”

„Je ne sais pas au juste” répliquai-je, mais il m’a semblé, la dernière fois, que vous en éprouviez.”

Elle parut fort surprise, mais non pas fâchée, à ce qu’il me parut, et comme elle gardait le silence, je poursuivis hardiment : „Vous aviez négligé de bien serrer le bandeau dont vous m’aviez recouvert les yeux et j’ai trouvé moyen de le faire glisser de façon à voir jusqu’à quel point vous-même et une autre personne, vous vous divertissiez de mes efforts et des émotions produites par la flagellation.”

Là-dessus, elle rougit jusqu’au blanc des yeux, et parut fort troublée. Elle allait répliquer, mais l’interrompant, je lui dis :

„Veuillez me prêter quelques instants d’attention. Vous n’avez pas à craindre le moindre désagrément de ma part au sujet de cette affaire. Vous m’avez montré trop de bonté pour que je cherche jamais à vous payer d’ingratitude. Je comprends maintenant certaines choses un peu mieux qu’autrefois, mais bien qu’il se soit écoulé plus d’une année depuis qu’a eu lieu l’événement auquel je fais allusion, jamais un mot de cette affaire n’est sorti ou ne sortira de mes lèvres. Vous pouvez donc, je le crois