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le carême d’isabelle

Mais dans l’après-midi, la maman d’Isabelle prend la poupée, la débarbouille, lui repeint la figure, la cire ; lave, empèse l’organdi qui redevient rose, et voilà Sophie élégante comme si elle sortait d’un grand magasin.

En la voyant, Isabelle reste ébahie et échappe un : Oh ! qui en dit long.

— Aimerais-tu mieux la garder et en donner une de tes autres ?

Isabelle n’hésite pas, elle répond la voix bien ferme :

— Oh ! non, j’ai dit que je la donnais, je la donne. Mais…

— Mais quoi ?

Isabelle avale, et achève les yeux pleins de convoitise :

— Mais, que j’aimerais ça être la petite pauvre !