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garage à louer

pour raconter tout cela au plus tôt. Non, mais pour une aventure, c’en était une, bien sûr ! Quand il avait donné le numéro de la licence qu’il apportait bien écrit sur un bout de papier rayé, le commis s’était esclaffé…

— Si j’sai à qui, c’t’auto-là, j’pense bien ! On a assez couru après !

Et il appelait les autres :

— Vous parlez d’une histoire ! Il a l’auto de l’ambassadeur de Chine dans son garage depuis le mois d’octobre et il ne le savait pas…

Le vieux ne comprenait rien de rien. Mais il saisissait tout de même qu’il allait avoir le mot de l’énigme.

Cette somptueuse voiture avait été volée le dimanche matin, pendant que le chauffeur catholique assistait à la messe.

Le poste de police fut en liesse. On téléphona à l’Ambassade. La Compagnie d’Assurances ayant remboursé la perte, l’Ambassade n’était plus propriétaire de la voiture. Quand le vieux repartit, il était exalté et heureux comme un héros.

Ce n’est qu’en répétant tout cela à sa femme que le vieux comprit que ce vol n’avait été qu’un vol de pneus.

— Si on se serait douté d’une affaire pareille ! disait la vieille.

Le vieux pour se dédommager d’avoir été victime d’une grosse mystification, le vieux, lui, répétait, et à tue-tête, pour qu’elle comprenne bien :

— Le trouves-tu encore chic, ton officier de marine ? Et tu avais pitié de lui, parce qu’il était