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leurs, souviens-toi de la cause de notre rencontre. Tu voulais oublier, tu aimais donc. Tu m’aimes maintenant, demain tu en aimeras une autre, peut-être même déjà as-tu aimé, as-tu possédé celle que tu voulais oublier dans mes bras, par cela que tu étais plus indépendant d’esprit pour l’aborder, et si tu l’as fait, je t’excuse.

— Ô femmes, femmes, vous ignorez donc votre force, que tu me demandes cela ! Tu veux semer comme de la glu sur tout mon être, tes yeux me clouent esclave à ta volonté, ton sourire m’ôte la puissance de mon individualité, je suis entre tes mains pareil à un jouet attendant son plaisir, et tu ne veux pas que je m’épouvante à la pensée que si tu m’aimes… et en aimes un autre, la vie s’effondrera, parce que dans mon ciel, l’étoile que tu représentes, ne brillera que de feux intermittents.

— Grand nigaud, va ! Une femme est belle ; belle, elle aime à ce qu’on le remarque, à ce qu’on le lui dise et elle s’apitoie sur les désirs que soulève sa beauté ; on peut être bonne, sans froisser