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— Seuls en tête-à-tête, après…

— Après votre exaltation devant le monde, pourquoi pas ? Voulez-vous que nous valsions ? Le boudoir est moins vaste que les salons de la comtesse de Bouttevelle, mais nous ne serons pas entravés par les autres couples.

Elle était debout, l’attendant, et le piano continuait à faire entendre ses notes : il se dégageait une telle atmosphère capiteuse que, le sang bouillonnant dans ses veines, il la prit par la taille, s’élança dans le tourbillonnement de la valse, la serrant de plus en plus près, buvant de plus en plus le feu de ses regards qu’elle ne lui disputait pas.

Ils valsèrent, couple fantastique, dans ce boudoir que noyait une demi-obscurité, et ils ne formèrent bientôt qu’un seul être à deux têtes, se rapprochant, se rapprochant.

La taille flexible de la jeune femme ployait sous son bras, son corps peu à peu se collait contre le sien, comme l’autre soir ; il sentait la chair frémissante mal dissimulée par la faible barrière du peignoir et de la chemise, il la voyait