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toilette blanche, enguirlandée de roses soulignant la pureté de ses épaules, les seins tout juste recouverts, que ne purent hélas admirer les passants et les curieux, la jeune femme se tenant enveloppée de sa sortie de bal.

Elle fit une entrée sensationnelle chez Sigismond Breffer : un murmure laudatif la salua du côté des hommes ; des narines, des lèvres pincées du côté des hommes. La Mairesse, grosse femme, indignement décolletée, dans un mouvement désordonné pour mieux la voir, exhiba une de ses boules, que précipitamment son mari réintégra.

Irène s’imposait comme beauté, comme élégance ; elle ne chôma pas de danseurs et sourit intérieurement à ces yeux mâles, détaillant le contour de ses seins et essayant de préjuger l’au-delà avec des mines où se trahissaient leurs secrètes pensées.

Un autre frère de Stanislas, Maxime, âgé de vingt-trois ans, maréchal-des-logis de chasseurs venu en permission, dansant avec Irène, ne put s’empêcher de lui dire :

— Tu es trop belle pour ce pays, ma sœur, tous ces croquants te casseront la tête par les promenades qu’ils feront sous tes fenêtres.