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né, fête que clôtura un bal à la grande joie des parents très nombreux et des intimes.

Stanislas et sa femme ne purent se dispenser d’y assister et d’un autre côté, Armand Lorin, père d’Irène, resté veuf, y conduisait sa fille cadette Gabrielle, charmante jeune fille de dix-huit ans, retirée depuis peu du couvent et qui habitait avec lui à la campagne.

La ville fut en ébullition à la pensée de ce que serait la toilette d’Irène, réputée comme élégance et comme genre.

Les femmes s’ingénièrent à se surpasser et, sous le prétexte qu’à Paris on se décolletait, se déshabillèrent presque le haut du corps. C’était miracle que les corsages ne laissassent pas échapper leurs gentils prisonniers ; il est vrai qu’une majeure partie des dames de S… s’en trouvaient à peu près dépourvues, probablement en compensation aux quelques-unes qui en avaient trop.

L’espérance des habitants ne fut pas déçue. Pour la circonstance, Stanislas fit venir d’Ecofleur le coupé et, comme la maison de son frère était située à l’autre extrémité, Irène traversa triomphalement les rues de S… le visage souriant, sa beauté délicieusement parée d’une