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ger à l’inertie, afin de le ramener à la phase première.

Une même femme pourrait certes, avec de l’observation, bénéficier longtemps du même amour, en étudiant ces phases successives de la masculinité, en veillant à ce que, dans les deux périodes de fermentation et de débordement, nulle image autre que la sienne s’interposât devant l’amant aimé ; mais cette étude, avec l’instinct d’individualisme développé dans la société, paraissait chimérique.

Irène, qui eut été capable de la diriger, la repoussa et manœuvra d’une autre manière. Elle pensa à assurer son avenir et celui de son mari sur les mêmes bases d’entente absolue que celle acceptée à Paris.

Elle demeurerait l’idole adorée, idole de chair et d’os, ayant aussi ses seifs passionnelles à satisfaire, seifs que son mari ne lui calmerait qu’en partie et qui ne sauraient l’inciter à prendre un amant dans leur petite ville de province, ce qui lui apparaissait comme une monstruosité, avec d’autant plus de raison que si elle prenait un amant, elle perdrait le droit de reprocher à son mari de courir après d’autres