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t’attendais et j’apprêtais la vue de mon corps pour le régal de tes yeux.

— Régal exquis, dit Stanislas.

— Tu n’y es pas, Stani, Christoval me saisit par les épaules avec les deux mains, attira mon visage près du sien et les yeux féroces, me siffla : « Damnée putain, mortel poison, on meurt de ton amour, on ne s’échappe pas à ta glu ». Allons, mon ami, tu es dans la peau de Christoval, traite-moi comme la fille qu’on a le droit de baiser et d’injurier.

Stanislas posa brutalement les mains sur les épaules et récita la phrase.

Elles approcha les lèvres des siennes, lui jeta les cheveux autour du cou, le baisa lentement de façon à ce que ses paroles s’imprimassent sur ses lèvres et dit :

— Damnée putain, mortel poison, mes cheveux s’enroulent autour de ton cou, mes lèvres mouillent les tiennes : tout à l’heure elles s’abaisseront, je boirai ta force virile et une, deux, trois années de ton existence tomberont dans le gouffre de l’Éternité.

— De suite, de suite, répliqua Stanislas.

Les yeux railleurs d’Irène lui firent signe que non et elle reprit :