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vie et qui la font en s’embêtant, après avoir assommé leurs amants.

Il ne se comporta pas mal au lit et je jetterai un voile sur cette dernière partie.

Il m’a laissée seulement ce matin après le déjeûner de dix heures et, comme j’allais t’écrire, on m’a annoncé Arthur Torquely, le fils d’Isaac.

Je te le confesse, j’avais avisé Isaac de mon passage à Paris, en le priant de venir me voir.

Isaac est cloué par la goutte et ne peut sortir. Il m’a envoyé son fils, un grand brun de trente-sept ans, qui a été charmant et qui, sans s’embarrasser dans de faux détours, m’a affirmé que bien souvent il envia son père ; que maintenant, si j’y consentais, il briguerait bien sa succession amoureuse, dans des conditions tout aussi larges et aussi raisonnables par rapport à mes fantaisies personnelles… maritales ou autres.

— Hélas, lui ai-je répondu, malgré toute ma bonne volonté, il m’est impossible de vous prendre au mot, cher monsieur Arthur. Je suis devenue une humble bourgeoise ; j’habite la province et le respect du foyer conjugal m’est imposé.