Discours de Madame Demont-Breton
Après les éloquentes paroles des maîtres que nous venons d’entendre avec tant d’émotion, qu’il me soit permis de prononcer quelques mots de la part des femmes artistes en l’honneur de la muse douaisienne, une des plus chères gloires de notre contrée.
C’est un bien modeste témoignage après tous ceux qui déjà lui ont été offerts, ce sont de bien modestes fleurettes que j’apporte sur son piédestal, de ces fleurettes sans culture que l’on cueille au bord des champs, mais que Marceline aimait pour leur simplicité même, elle qui écrivait à sa fille Ondine :
« Amour tendre de ta mère, chère cueilleuse d’herbes et de fleurs, tout est arrivé embaumé et frais. »
Je viens au nom de mes collègues de l’Union des femmes peintres et sculpteurs apporter à sa mémoire le tribut d’admiration dû à ce génie si essentiellement, si profondément féminin dans l’expression de ses tendresses et de ses cruelles douleurs. Partout dans son œuvre, dans le charme exquis de ses inspirations poëtiques, on sent vibrer l’amour maternel.
C’est avant tout la mère qui, en elle, inspira le poète, c’est pourquoi les femmes, les mères la comprennent et l’admirent et celles qui se sont particulièrement adonnées aux arts, sont heureuses de saisir cette occasion de lui rendre un bien sincère hommage.
Pour nous, ses compatriotes, cette admiration remonte bien loin : nous nous rappelons quand nous étions tout petits avoir entendu prononcer un nom sonore et doux, un nom euphonique comme un verset et que nos parents nous ont appris à dire à notre tour : Marceline Desbordes-Valmore. Plus tard on nous a initiés à la poésie qui avait rendu ce nom harmonieux si célèbre et nous avons tous balbutié ses vers. Parmi ceux que j’appris en ce temps-là, il en est un