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Marie assise aux pieds de Jésus.

servant à table, Marie assise aux pieds de Jésus. Mais cette fois, celle-ci a un service à faire bien différent de ceux que Marthe avait remplis. Elle prit une livre de parfum de nard pur très précieux et en oignit les pieds de Jésus et essuya ses pieds avec ses cheveux et la maison fut remplie de l’odeur du parfum (Jean XII, 3). Judas Iscariot et d’autres d’entre les disciples, dit Matthieu (XXVI, 8), considérant cela comme une perte, furent remplis d’indignation « À quoi bon cette perte, car ce parfum aurait pu être vendu et donné aux pauvres ? » Ces mécontents ne pouvaient comprendre son acte, mais le Seigneur le leur interpréta : « Elle l’a fait pour ma sépulture. » Le lendemain la multitude le saluait comme Roi et l’escortait en triomphe à Jérusalem. Six jours après ce souper, Il devait être sur la croix et, avant le coucher du soleil, Il serait couché dans la tombe après avoir été durant des heures l’objet du mépris des foules qui le verraient sur la croix. Déjà l’orage grondait. Caïphe avait prophétisé sur la convenance de sa mort. Les anciens avaient tenu conseil pour le faire mourir, et les principaux sacrificateurs et les Pharisiens avaient déjà donné l’ordre que, si quelqu’un savait où Il était, il le fit connaître, afin qu’ils pussent le prendre. Leur désir de le mettre à mort n’était pas tenu secret. Ils manifestaient ouvertement leur rage contre Lui et ils auraient aussi voulu faire mourir Lazare. Dans cette conjoncture, Marie affirma franchement sa foi et pendant que les principaux complotaient sa mort, elle s’appliqua à faire connaître toute l’estime qu’elle faisait de sa Personne, en répandant sur Lui un parfum de grand prix. Que d’autres calculassent la valeur du parfum, aucun d’eux ne pouvait comprendre son appréciation de Jésus et aucun d’eux ne fut de moitié avec elle dans cet acte. Si elle était blâmée de son extravagance, elle avait des pensées à l’égard de Christ que nul autre que Dieu n’aurait pu lui donner. Au moment où Il allait être condamné comme