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était le fameux bois d’Ars (v. Ars). Le 5 avril 1694, Mme  de Sévigné écrit à sa fille : « Vous y êtes aujourd’hui à ce beau Lyon. Je suppose que les voleurs de Vise (pour Vaise) vous aurons laissée passer : ceux que vous avez trouvés en chemin pendus et roués, étaient ou doivent être des passeports. » (Dans Poidebard.)

VAISSELLE. — Faire la vaisselle, Relaver. Mme  de Saint-Plumé : Ma chère amie, vous avez un grand diner mardi, j’irai vous aider à faire votre vaisselle.Mme  de Roque-Ventouse : C’est ça, nous ferons un bon coup de mâchon pendant que les hommes seront après se soûler.

VALET, s. m., terme de canuserie. — Ustensile de bois qu’on fixe sur le premier lisseron du remisse, lorsqu’on remet, afin d’y accrocher provisoirement les fils passés dans les mailles du remisse. Comp. valet, outil du menuisier pour fixer la planche à travailler.

Valet à frottement. C’est une espèce de bascule (voy. ce mot) formant frein pour empêcher le rouleau de se dérouler. Un levier de fer presse sur la gorge du rouleau en épousant sa forme. Un poids actionne ce levier et suivant qu’on recule ou avance le poids, exactement comme dans une romaine, le frottement est plus ou moins fort. Je crois ce système abandonné parce qu’il exigeait un poids très lourd.

VALLÉE. — Le chemin de la vallée. Ingénieux calembour pour dire gosier.

VALLIN, s. m. — Déclivité, bas d’une colline. — De ad vallem, avec le suffixe in.

VALOIR. — Il ne vaut pas les quatre fers d’un chien. Voy. fer.

VALTER, v. n. — « Il me fait valter sans cesse, pour dire, il me fait aller et venir saus but, sans utilité. Ce mot n’est pas français. Il faut exprimer l’idée qu’on lui attache par une périphrase. » (Molard.) Il est incroyable que Molard n’ait pas vu que le prétendu valter n’est que le français valeter, défini dès 1798 par l’Académie : « Faire beaucoup de courses, de démarches qui donnent de la peine et demandent de la patience. »

VANTER, v. a. — Vanner. Vanter le blé.Il fait un vent à vanter des capucins. Jeu de mots sur vent et van : le vent est tellement fort qu’il pourrait vanner des capucins. Métaphore d’autant plus énergique que le populaire considérait les capucins comme généralement gros et robustes.

VARAI, s. m. — Bruit, tapage, tumulte, confusion. Quel varai que meniont ces députés ! — Étymologie inconnue.

VARGONDIER, v. a. — Transporter de joie, affoler. Rien que de penser à la Pierrette, ça me vargondie !Vergonder, fait sur vergogne, a signifié primitivement avoir honte (comp. dévergonder). Par dérivation de sens le mot a exprimé le transport. La contradiction se résout facilement : la jeune fille qui aime éprouve à la fois de la honte et du transport.

VARIER, v. n. — Vaciller. La tête me varie, J’ai des vertiges. La vue me varie. Le mot exprime très bien une certaine fatigue des yeux. Le cœur me varie, J’ai des nausées, Cette serrure varie, Elle vacille.

VARLET, s. m., terme de batellerie. — Corde extrêmement souple, d’environ trois mètres de longueur, qui sert à attacher la maille ou gros câble de halage à la sangle du bateau. — C’est la vieux franç. vaslet. Comp. valet, outil du menuisier et outil du canut.

VAROT, OTTE, adj. — Corrompu, gâté, pourri. Un fruit varot, Un fruit véreux. Une âme varotte, Une âme corrompue. — De ver, avec le suffixe ot. Comp. véreux.

VARTIGÔLERIE, s. f. — Folie, lubie. Les vartigôleries de l’amour, Les joies folles de l’amour. — De vertigo, avec le suffixe collectif erie. Comp. sampillerie, liarderie, saloperie.

VASIVITE, s. f., parlant par respect. — Euphémisme courtois pour diarrhée. À table, la maîtresse de maison : Mecieu Arthur, aimez-vous le melon ? — Oui, Madame, mais c’est lui qui ne m’aime pas. — C’est comme moi, j’en ai mangé six tranches l’autre jour ; et ça a suffi pour me donner la vasivite toute la sainte nuit.

VEAU. — Faire le veau. Expression naïve pour Accoucher. Mme  X…, qui habitait un