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TIMBRÉ, ÉE, adj. — Demi-fou, qui a le cerveau légèrement dérangé. — On a considéré le cerveau comme un timbre qui reçoit un coup. Comp. toqué.

TINTEBIEN, s. m. — C’est un bâtis en bois, des fois en osier, en forme de tronc de pyramide ou de tronc de cône monté sur des roulettes, dont la partie supérieure, plus étroite que le bas, arrive sous les aisselles des petits mamis. Ceux-ci, une fois engagés dans l’appareil, se promènent en trainant le tintebien avec eux, et sans crainte de chute. Par ainsi la meman peut faire tout ça que lui passe par la tête sans se tourmenter du mami.

TI PAS. — Voy. pas, loc. On dit aussi : Viendrez-vous ti ? Toujours par analogie avec viendra-t-il ?

TIRAGE, s. m., TIRE, s. f. — Tiraillements, difficultés. Ce mariage ne s’est pas fait sans tirage, Sans difficultés. Il y a de la tire dans le ménage. Le mari et la femme ne s’entendent pas.

Tirage de sonnette, terme de serrurerie, Poignée pour tirer la sonnette.

Tire-cheveux.Se prendre à tire-cheveux, S’empoigner par la bourre. Le marquis et la marquise se prirent à tire-cheveux. (Octave Feuillet.)

Jeter des dragées à la tire-cheveux. Voyez grispipi.

TIRANNIE. Voy. tiranture.

TIRANT. — Tenir tirant. Voy. tenir.

TIRANTURE, s. f. Plusieurs disent TIRANNIE, s. f., terme de canuserie. — Tension des fils de la chaine. Faut mettre de pesouts dans la besace, ta longueur n’a pas assez de tiranture. — De tirer, fondamentalement.

TIRÉ. — Tiré comme une l. Se dit de quelqu’un tiré à quatre épingles.

TIRÉE, s. f. — Action de tirer. D’ici Roanne y a une bonne tirée de grollons. Ça, c’est vrai. Pourtant mon père alla une fois de Lyon à Roanne en un jour. Quant à prendre la voiture des frères Talon pour aller à Saint-Galmier, où il avait une féculerie, il n’y faillait jamais.

TIRELLE, s. f., terme de canuserie. — Lorsqu’une pièce est terminée, le canut laisse, entre deux minces bandes d’étoffe, une bande de chaine non tissée dans laquelle il a passé le compasteur (voyez ce mot). L’ensemble des deux bandes et du morceau de chaine se nomme tirelle. Elle servira plus tard d’amorce pour recommencer la nouvelle pièce (voy. égancettes).

Peigne de tirelle. Voy. sous peigne.

TIRE-LONGE, s. f. — Se dit d’une longue route. Quand j’ai l’ayu vu cete tire-longe devant moi, ça m’a donné une soife ! — On ne s’explique pas clairement qu’on tire la longe d’un cheval en faisant une route à pied. Longe doit être un jeu de mots pour longue.

TIREPILLE, s. f. — Partie cartilagineuse de la viande par opposition à la pourpe (voy. ce mot). — Subst. verbal. de tirepiller parce qu’il faut censément tirepiller cette portion de la viande avec les dents pour la pouvoir manger.

TIREPILLER, TIRIPILLER, v. a. — Tirailler avec violence, tirailler en déchirant. Se tiripiller, Se déchirer mutuellement les habits. De tirer, plus une seconde partie, qui n’est point piller, comme on le pourrait croire, mais le vieux franç. peille, lambeau. Tirepiller, tirer en lambeaux.

TIRER, v. a. — Les grammairiens sont toujours tout plein récréatifs. « Tirer son chapeau, dit Humbert, est une expression vicieuse. » Il n’avait pas lu Voltaire : « Les préjugés sont de trop grands seigneurs pas pour que je ne leur tire mon chapeau. » Et Littré donne pour exemple : « Tirer son chapeau, l’ôter pour saluer. Il ne m’a pas tiré son chapeau. »

Tirer au pistolet est également proscrit par le même. Il veut qu’on dise tirer le pistolet. Mais Littré donne les exemples : « Tirer au pistolet, au fusil, à la carabine. » Bon lecteur, emploie ces expressions en sûreté de conscience, sans te marcourer le menillon !

Tire-toi voire un peu plus loin, Recule-toi un peu.

Se tirer, S’écarter. Je me suis tiré de côté pour laisser passer cete dame.

Faire tirer son portrait — Se faire tirer en peinture — Tirer un paysage, Le reproduire en peinture. Le pauvre Lavie (qui se