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SAVON, s. m. — Donner un savon à quelqu’un, lui donner une forte remontrance. Comparez Laver la tête à quelqu’un.

Savon de Villebois. Nom que l’on donne parfois en plaisanterie à la pierre de Villebois. Se dit aussi d’un savon trop dur.

SAVONNETTE, s. f. — Montre dont le couvercle est en métal, au lieu d’être en verre. — De l’analogie de forme avec une savonnette à barbe.

SAVORET, s. m. — Os que le boucher ajoute à la viande, à cette fin d’augmenter le poids à payer. — Du vieux franç. savour, de saporem, parce qu’on prétend que l’os ajoute à la saveur du bouillon.

SAVOURÉE, s. f. — Sarriette, satureia hortensis, plante qu’on emploie dans les assaisonnements. Virgile recommande d’en planter autour des ruches, pour aromatiser le miel. — Du vieux franç. savour. Le nom a été importé en Angleterre, où la sarriette s’appelle savory.

SAVOYANDEAU, s. m, — Espèce de barque plus petite que la penelle. Deux de ces barques terminaient les trains du Rhône. — De Savoye (où ces bateaux se construisaient), avec un suffixe andeau, qui s’explique probablement par le nom de savoyande, donné à une grande barque, comme on a sisselande, de Seyssel. D’où un diminutif savoyandeau.

SCAROLE, s. f. — 1. Endive, sorte de chicorée, cichorum endivia.

2. Sorte de laitue, lactuca scariola. — C’est le franç. escarole, dans lequel, par suite d’un phénomène propre au lyonnais, e initial est tombé.

SCRUPULE, s. m. — Très minime quantité. Mecieu Ernestus, voulez-vous de la franchipane ? — J’en prendrai un scrupule. — C’est le vieux mot scrupule, poids de 24 grains, ou environ 12 centigrammes, que M. Ernestus prend métaphoriquement.

SECOHU, SECOYU, s. m. — Panier à salade. — De secouer, avec suffixe u, d’orem ; littéralement le secoueur.

SECONDE. — De seconde main. Humbert veut qu’on dise de la seconde main. Pur pédantisme. L’Académie donne l’exemple : « Érudition de seconde main. » Prononcez segonde comme Glaude.

SECOUSSE, s. f. — « Prendre sa secousse pour mieux sauter ; dites son escousse, s. f. » (Molard.) — Le mot d’escousse est trop peu connu (l’Académie le qualifie d’ailleurs de « familier ») pour que le conseil de Molard ait chance d’être suivi.

SECRET, s. in. — Le secres de la Liaude. Voyez Liaude.

Secret, adj. Secret comme un boulet de canon. Se dit d’un homme moins discret que la tombe.

SECRÉTAIRE. — Aller parler à son secrétaire. Voy. parler. On dit aussi : Aller où le roi ne peut pas envoyer son secrétaire à sa place.

SEILLE, s. f. — Vaisseau en bois avec deux oreilles percées chacune d’un trou pour y passer le doigt et le transporter plus commodément. — De situla.

SEL. — Comme le sel dans la marmite. Se dit d’une chose qui ne se conserve pas très bien. La beauté de le fennes, disait mon bargeois à un compagnon en train de se marier, ça se conserve comme le sel dans la marmite.

SEMAINE. — Un jour sur semaine. Voy. jour. La Semaine des quatre jeudis. Voy. jeudi.

SEMBLER. v. a. — Ressembler à. Il semble son père.

SEMELLE, s. f. — 1. Au jeu du cheval fondu, mesure composée d’une longueur de semelle, plus une largeur de semelle.

2. Par extension, Le jeu lui-même. Jouer à la semelle.

SEMER, v. a. — Semer quelqu’un, Le lâcher, s’en débarrasser. Y a Pissard qu’a voulu m’accompagner jusqu’en Vaise pou veni casser la grune, mais je l’ai semé en Borneu. J’y ai fait croire que j’avais une tante qu’i fallait que je la voyusse (voy. plancher).

SEMITIÈRE, s. m. — Cimetière. Nous sons allés au semitière porter à la grand’ un pot de crusantenne.