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RUETTE, s. f. — Petite rue très étroite. Le mot se retrouve dans quantité de vieux actes, « Adieu le grand chemin, adieu la vieille ruette, — Où, dans les temps jadis, j’allais me bambaner, » dit le pauvre Roquille.

RUSTIQUE, s. m. — 1. Terme de maçonnerie. Sorte d’enduit fait en fouettant le mortier avec un rameau de buis. Les gouttelettes de mortier forment ainsi de fortes aspérités. — Du franç. rustique. En architecture on appelait style rustique celui des constructions faites pour paraître brutes.

2. Terme de taille de pierre, Boucharde très grosse (voy. boucharde).


S


SABLIER, s. m. — Petit récipient où l’on met du sarron ou du sable pour sécher l’écriture.

SABLONNIER. — Le père Sablonnier, le Sommeil, parce que, lorsqu’il vient, il jette du sable dans les yeux des petits enfants.

SABOT, s. m. — 1. Têtard de grenouille. — De caput, le têtard n’étant composé que d’une tête et d’une queue. Caput, plus ot, a donné chabot, passé à sabot sous l’influence de sabot, chaussure, encore bien que les deux objets n’aient aucun rapport.

2. Mauvais ouvrier. Rossardaud, c’est pas un canut, c’est un sabot.

3. Harnais du métier. Voy. sous cavalette.

4. Espèce de maillon. Voy. sous maillon.

5. (Métier de canut). Sabot de la marche, Douille de fer fixée au sol, et dans laquelle joue l’extrémité fixe de la marche.

6. (Idem). Sabot du conducteur dans la navette à défiler. — Morceau de bois dans l’intérieur du conducteur en cuivre et maintenant un agnolet où passe la trame.

SABOTER, v. à. — Saboter un travail, Le gâcher, l’abimer, littéralement le traiter comme un sabot, encore bien qu’un sabot puisse être traité avec beaucoup d’art.

SABOULÉE, s. f. — Une forte chasse, un bon suif. Y a la Paméla qu’a découché l’autre nuit. Alle a beau y dire qu’alle avait perdu sa clef d’allée, c’est le pepa que l’y a fiché une saboulée ! — Du français populaire sabouler.

SABRE. — Sabre de bois, pistolet de paille. Juron énergique que l’on emploie dans les grands moments, et qui n’offense pas Dieu.

SAC. — Un sac à bouse (parlant par respect), Un gros homme rustaud, sans manières, un gros truffier. Quelques-uns même emploient un terme plus énergique que bouse.

Un sac à vin, Un ivrogne.

Donner son sac et ses quilles à quelqu’un, Le renvoyer, lui donner son congé.

L’affaire est dans le sac, Est conclue, terminée.

SACCAGE, s. m. — Abondance remuante. Je sons allé à la vogue. Quel saccage de monde !

SACHE, s. f. — 1. Grand sac. Une pleine sache de truffes, Un grand sac de pommes de terre.

2. Spécialement, Grand sac de cotonnade bleue, qui sert au canut pour emporter du magasin la chaine et la trame.

SACRISTAINE, s. f. — C’est Molard qui m’a fait connaître qu’on devait dire Sacristine. Il n’y a pas de bon sens, puisque vain a fait vaine et non pas vine ; germain, germaine et non pas germine ; châtelain, châtelaine et non pas châteline, etc.

SADE, adj. des 2 g. — Savoureux, de bon goût (les médecins disent sapide), avec l’idée de salubrité, de chose saine. Une poire sade. Un vieux texte du moyen âge dit que le vin doit être sek, sayn et sade. Par extension se dit des objets qui ne sont