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POULAILLE, s. f. — Poule, volaille. J’ons acheté une poulaille pour la fête de la grosse. — De pullalea, de pulla.

POULAILLER, ÈRE, s. — Marchand, ande de volailles. Une ordonnance de police, de 1662, fixe « la demeure des Poulaillers à la rue des Presses, dernier sainct Nizier ».

POULAILLER, v. n. — Avoir la chair de poule. Quand j’ons vu qu’on soupçonnait ma vartu, ça m’a fait poulailler tout le corps.

POULE. — Aller à pas de poule. Voy. pas.

Une pauvre femme des Massues, qui se désolait de n’avoir pas d’enfants, me disait : Comprenez-vous, Se mettre poule et n’avoir pas d’œufs !

Faire la bouche en cul de poule. C’est ce que font les dames aimables quand elles rapprochent les lèvres pour se faire la bouche plus petite.

Quand vous avez la poule, vous voulez avoir l’œuf. Se dit de gens dont l’ambition augmente à mesure que la richesse leur vient.

POULE-GRASSE, s. f. — Un des nombreux noms de la mâche. On le donne aussi à une sorte de chou-ravé. Comme le nom patois est grôssi-polailli, je ne serais pas étonné que le mot primitif fût engraisse-poulaille, corrompu en grasse poulaille, puis transformé, pour les besoins du beau langage, en poule grasse. Se rappeler qu’en Beaujolais on engraisse la volaille avec de l’ortie pilée, mêlée à de la pomme de terre. Si l’on a employé la mâche au même usage, le mot serait expliqué.

POULET, s. m. — Sorte d’écrou qui se serre à la main, et à cet effet est muni de deux oreilles pour appuyer le pouce et l’index. — De ce que ces deux oreilles sont censées représenter les ailes ouvertes d’un poulet.

POULOT. — Le grand poulot. C’est le sobriquet que, pendant les années qui suivirent 1830, les légitimistes, qui étaient de la dernière violence dans leur opposition, donnaient au duc d’Orléans, fils aîné de Louis-Philippe. On donnait même aux enfants, par dérision, des jouets symboliques qui représentaient un jeune godichon à cheval sur un poulet. C’était censé le portrait du prince. Le nom venait probablement de quelque dialogue supposé, où Louis-Philippe appelait son fils du nom famillier de Poulot. On l’appelait aussi Rosolin (voyez sous canut).

POUPÉE, s. f. — Morceau de bois qui, dans la mécanique à dévider, supporte l’agnolet de verre où passe le fil. — De ce que ce morceau de bois est renflé à sa partie supérieure, ce qui lui forme une espèce de tête.

POUPONNER. — Se faire pouponner, Se faire choyer, dorloter, comme on fait à un poupon.

POUPOU, s. f. — Terme enfantin pour Soupe.

POUR. — J’irai à la campagne pour Pâques, c’est-à-dire à Pâques.

Pour quant à moi, Quant à moi. J’ai vu employer cette locution pléonastique par le président d’une société savante, dans un rapport officiel. Ça ne l’empêchait pas d’être un architecte très fort.

Pour tant qu’à moi. Forme de pour quant à moi. Voy. tant qu’à.

POUREAU, s. m. — Poireau. De porellum pour porrellum.

POURETTE, s. f. — 1. — Ciboule. Quelques-uns les nomment aussi oignons de Florence. Adorable dans le fromage blanc en salade, les omelettes, etc. — Diminutif de poureau.

2. Pourettes de mûrier, de vigne, etc., Tout jeunes plants non greffés. — Analogie avec pourette 1, à cause de la finesse de la tige.

POURMONIQUE. Voy. pormonique.

POURPE, s. f. — Se dit de toute partie charnue de la viande par opposition à la partie fibreuse. J’entendais un jour un bon canut qui criait par la fenêtre à sa femme qui allait à la boucherie : Fenne, prinds de pourpe per nos et de tirepille per les efants ! — De pulpa.

POURPEUX, EUSE, adj. — Se dit de la viande qui a beaucoup de pourpe. Comme vous êtes plus pourpeuse que ma femme ! disait un bon mari à la femme de son voisin en la palpant. — C’est aussi ce que me dit mon mari, répondit la bonne femme.