Page:Le Littré de la Grand'Côte, éd. 1903.pdf/284

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pot. C’est une solanée, le solanum pseudocapsicum. La fleur est petite, blanche. Le fruit est une boule, de couleur orangée, molle, de la grosseur d’une petite gobille.

POMPE. — Pompe à feu. C’était le nom que, dans mon enfance, on donnait aux machines à vapeur, parce que, dans l’origine, on s’en servait surtout pour puiser et élever l’eau. Mais aujourd’hui le monde sont si savants que pompe à feu, qui se trouvait dans le dictionnaire de Gallet, est oublié.

POMPIER, s. m. — Mélange de vin, de sirop de groseille et d’eau de Seltz. — C’est exquis, mais ce n’est pas lyonnais. Une aimable dame me dit que le mot et la chose sont communs à Paris, à qui nous les avons probablement empruntés.

PONER, v. n. — 1. Donner de l’argent. Qu’est-ce que c’est que ce bacchanal ? — C’est les vogueurs que t’apportent la brioche, faut poner !

2. S’emploie quelquefois pour mettre. Quand il écrit une lettre, i te vous y pone ça mieux qu’un écrivain public. — D’un populaire ponare qui a existé parallèlement à ponere, lequel a donné pondre.

PONT, s. m., lerme de canuserie. — Lame de fer placée horizontalement sur la châsse de la navette à défiler pour empêcher la canette d’écorcher les fils de la chaine. — De ce que la lame forme un pont sur la châsse de la navette.

Grand pont, Petit pont. Voy. pantalon. J’ajoute seulement que le mot de pont représente ici pont-levis, le pont du pantalon s’abaissant comme un pont-levis. Au xvie siècle, les hauts-de-chausses des Suisses et des Vénitiens avaient le pont par derrière, comme aujourd’hui les pantalons fermés des dames. Ce pont se nommait martingale. Or, un auteur du xvie siècle donne à la martingale le nom de pont-levis.

PONTEAU, s. m. — Petit étançon qui est fixé d’une part au métier du canut, de l’autre au plancher supérieur, pour empêcher le métier de vaciller. — De punctum, l’étai étant un objet en pointe. Y a un ponteau que s’est lâché, Il y a un ponteau qui a cessé de porter.

PONTIAUDE, s. f. — Grosse femme à chairs fermes. — Peut-être de pont. On a eu l’idée de quelque chose de lourd et de serré comme un pont. À l’époque où le mot a été créé, on ne faisait ni ponts suspendus ni ponts en fer, et un pont représentait toujours une lourde masse de maçonnerie.

PONTIFICAT. Voy. Portificat.

PONTONIER, s. m. — Passeur, celui qui dirige le bac pour la traversée d’une rivière. Molard réprouve l’expression, car, dit-il, « le pontonier est celui qui perçoit les droits de pontonage ». Mais il ajoute avec sagesse : « Il est vrai que d’ordinaire le passeur est aussi le pontonier. » — De pontonarius, de pontonem, bac, bateau.

POPILLON, s. m. — Bout de la mamelle. — Du vieux prov. popil, même sens.

POQUE, s. f. — Coup donné par la gobille lancée contre une autre gobille. Poque avant pot, Terme du jeu pour dire qu’il faut d’abord poquer la gobille adverse avant de faire son pot, c’est-à-dire de faire glisser sa gobille dans le pot. — Subst. verbal de poquer.

POQUER, v. a. — Heurter, choquer. Les deux moutons ont poqué leurs têtes.Poquer une boule, la débuter en tirant. Une dame dira très bien : En tombant, je me suis poqué le gras du dos. Il n’y aura là rien que de convenable, si elle a soin d’ajouter : parlant par respect. — En Suisse on dit poka, jeter un fardeau. — De l’onomatopée poc, bruit du choc.

PORMONIQUE, adj. des 2 g. — Pulmonique. Autrefois l’on disait pormon pour poumon,

PORON, s. m. — Se dit des blessures que reçoit la fiarde prisonnière sur laquelle les gones lancent leurs fiardes. Par extension, d’un petit trou quelconque. — De πόρος.

PORONNÉ, ÉE, adj. — Se dit d’un objet qui a des trous à la surface. C’t homme a le groin tout poronné, Cet homme a le visage tout gravé de petite vérole.

PORPHYRE, s. m. — Profil. J’ai fait tirer ma femme en porphyre chez M. Lumière. C’est le vieux franç. porfil, avec le changement régulier de l final en r. Comp. Bessal, devenu Bessard.