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PETAFINER, v. a. — Gâter, gaspiller, laisser perdre, En ce temps-là, me disait un vieux canut, il y avait si tellement de fortune que l’on petafinait le fromage blanc. — Du vieux franç. pute fin, mauvaise fin.

PETARD, s. m. — Jouet d’enfant. C’est un tuyau en bois de sureau que fabriquent les gones et où ils placent une bourre que l’on fait partir par l’effet de l’air comprimé.

PETARDIER, s. m. — Terme décent pour derrière. J’étais un jour aux quatrièmes du Grand-Théâtre à voir représenter la Part du Diable, ou Mme  Cabel jouait un travesti. Comment trouves-tu Mme  Cabel ? fis-je à un camarade. — Elle a une voix charmante, me répondit-il, mais à voir le petardier, je me serais attendu à un contralto.

PETARIFFE. — Expression indéfinie qui ne s’emploie que dans la locution Lever la petariffe. Voy. lever.

PETAS, s. m, — Grosse pièce posée sans soin, raccommodage grossier. La Rose a mis un petas à mes culottes. Le bon Bouchet l’emploie au sens de tache sur le visage d’une femme grosse. C’est une métaphore. — Par extension, Un gros morceau quelconque : Un petas de lard ; Un petas de gruyère. — Du bas latin petacium, augmentatif de pelium, pièce.

PETASSER, v. a. — Mettre des pièces, ravauder, avec sens péjoratif. — De petas.

PETER (et non péter), parlant par respect. — Pète qui a peur, Se dit lorsqu’on est résolu à quelque action d’éclat. Je te joue un sou en cinq lié, à l’écarté ! Pète qui a peur !

Vouloir peter plus haut que le c… Vouloir faire quelque chose au-dessus de ses moyens, par exemple Mener un train de vie au-dessus de sa fortune, Ressentir un amour au-dessus de ses forces.

Tel croit peter qui caque, Tel croit faire une brillante affaire qui se met dedans.

Peter dans la soie, Porter des habillements luxueux. Mme  Grosnoir était devideuse. Depuis qu’elle a marié son marchand, ça pète dans la soie !

Voir peter le loup. Voy. loup.

Faire peter, Faire disparaître, supprimer. I m’ont fait peter mon porte-liards, On m’a volé mon porte-monnaie. Au fig. Faire peter l’école, La manquer.

Je lui ferai voir que je pète aussi sec que lui, Je lui ferai voir que je ne le crains pas.

Peter dans la main, Montrer trop de familiarité.

Faites du bien à un vilain,
Il vous pètera dans la main.

Peter. Se dit d’un bruit sec. Le Grégoire s’amuse à faire peter des capsules ; ça me fait toute ressauter. On dit souvent : Faire peter son fouet. Un jour que je dinais en ville, la maitresse de maison essaya de déboucher en mon honneur une bouteille de Saint-Galmier, entamée de la veille. Elle n’y parvint pas, et demanda un tire-bouchon en disant : Je la déboucherais bien avec mes dents, mais je n’aime pas quand ça me pète dans la bouche.

PETEUX, s. m. — Timide, honteux. Quand j’ai vu que la bourgeoise le prenait comme ça, je suis resté tout peteux.

PETIT, s. m. — Notre petit a la rougeole. En dépit d’Humbert, cette phrase me parait très correcte. C’est une ellipse : « Notre petit, sous-entendu Jacques, Garguille, etc. »

Le Petit, au jeu de boules, Le but, le conchonnet (mot qui nous esk inconnu). Il faut tirer le petit. Voy. but. — De ce que, mathématiquement, le petit est beaucoup plus petit que les boules.

Le petit homme de Saint-Just. Voyez homme.

Du petit bois, Du menu bois. Petit ou menu, n’est-ce pas la même chose ?

Quand on est petit, on fait des canettes. Quand on est vieux, on refait des canettes. (Proverbe du Plateau.) À Chaponost, l’on dit : Quand on est petit, on va en champ. Quand on est vieux, on reva en champ. Il y a plus de profondeur dans cette parole attristante que dans maint aphorisme signé Joubert.

PETIT ENDROIT. — Commodités.

PETITES RAVES. — Radis.

PETOUGE, s. f. — Maladie, avec sens péjoratif. Ce pauvre Josephus a toujours la petouge, Il est toujours malade.

2. Embarras, ennui causé par la maladie. Lorsque, étant petit, je faisais quelque imprudence d’hygiène : Oui, oui, me disait ma bonne mère, rends-toi malade, et puis c’est moi qui aurai la petouge ! — Parlant