Page:Le Littré de la Grand'Côte, éd. 1903.pdf/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

6. Maillon ordinaire, dit puce, pour les articles bien confus (voy. ce mot), de 12, 000 à 20, 000 maillons en 60 ou 70 centimètres de largeur. — C’est si ressemblant qu’on va pour l’écraser avec l’ongle.

Tous ces maillons sont appondus par le trou supérieur au fil de maille (voy. ce mot), et le trou inférieur sert à recevoir le fil auquel est appondu le plomb tréfilé dont le poids tient l’ensemble tendu. L’ensemble des maillons se nomme corps. Par extension on donne le nom de maillon à l’appareil tout entier composé du maillon en verre, du fil de maille et du plomb.

MAIN. — Prêter la main, Aider, donner un coup de main. Un brave homme me disait : Couyôrd est un be n’ami ; il m’a prêté la main pour tous mes enfants. Il entendait qu’il leur était venu en aide. — Se prêter la main, S’aider tour à tour dans un travail, un embarras, une difficulté.

Avoir mal à la main qui donne, Être large des épaules.

Il n’y en a que pour une main tournée, Ce sera fait dans un instant,

Avoir des mains de beurre, Avoir les mains malheureuses pour la casse, le beurre étant glissant.

Une main lave l’autre, Un bon procédé en vaut un autre. Il a donné une jolie montre en or à sa dame, elle y fait un joli miaillon : une main lave l’autre.

Avoir des mains de m… (parlant par respect), N’avoir point de moigne, avoir les mains sans aucune vigueur.

MAIN, terme de soierie. — Voy. Metteuse en mains.

MAIN-COURANTE, s. f., terme de menuiserie. — C’est une barre, ronde ou profilée, ordinairement en noyer poli, qu’on fixe sur une balustrade en fer, pour que la main ne soit pas en contact avec le fer. Molard proscrit le mot et ajoute : « Dites rampe. » En quoi il se trompe de gros, la rampe étant la balustrade elle-même (voy. l’Académie). Main-courante est un terme technique très bien fait, qu’il serait impossible de remplacer.

Le mot propre est main coulante ; on le trouve dans Littré. Il a été déformé par le populaire parisien.

MAIN-MORTE, s. f. — Droit de mutation par suite de décès. Un brave homme de mes amis, se sentant très malade, disait à sa femme : Tiens, va donc tout de suite payer la main-morte. Ça sera ça de fait. En passant tu préviendras la mairie que ce sera pour ce soir.

MAIRE. — Le maire de Vaise. C’est sous ce nom que tous les Lyonnais connaissent le neuf de pique. En général la couleur pique a un caractère péjoratif : comp. le Polignac, le valet de pique. Pourquoi a-t-on identifié le neuf de pique avec le maire de Vaise ? On prétend que c’était une plaisanterie inventée au cercle des Marquants (voy. ce mot) à propos du maire de Vaise qui avait précisément fondé le cercle.

Terme employé par les gones dans certains jeux : C’est toi qui es maire. C’est celui auquel le sort a été contraire en déguillant.

MAIS, adv. de comparaison indiquant la quantité, et représenté en franç. par Plus. Depuis mai de trois semaines… (Deputation des vieux canus.) — À Saint-Laurent-d’Agny, où je fus en nourrice, il y avait une brave femme, la mère X…, fort sourde, qui offrait un dimanche le pain bénit. Elle était à genoux, fort dévotement, son cierge à la main, lorsqu’il lui échappa un sonnet. Sa surdité l’empêche de rien entendre, mais tous les voisins se prirent à rire. La bonne femme crut qu’on se moquait d’elle, à cause que son pain bénit était trop petit : Riyi, riyi, vos outres ! s’écria-t-elle ; si j’avians t’ayu mais de pôte, je l’aurians ben fait plus grous ! — De magis.

MAISON. — Une maison de confiance, Une maison de commerce de toute loyauté. Au fig. Dine-t-on bien chez M. X… ? — Oh, c’est une maison de confiance !

Avoir trois maisons à Lyon. Voy. hôpital.

MAÎTRE. — Maître de danse. Molard ajoute : « Dites maître à danser. » C’est absurde. Maître de danse ou maître à danser, dit Littré.

Il est maître quand il est tout seul (parce que sa femme porte les culottes).

Maître de métier. On n’ignore pas que c’étaient des « délégués », comme on dirait aujourd’hui, des corporations d’artisans, tant pour la nomination des conseillers de ville, que pour la surveillance des travaux dans chaque corporation.