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De même l’expérience m’a enseigné que, lorsqu’on a la cocotte aux chelus, il n’est rien tel qu’une mouche de Milan sur le cotivet. — De χοτις, occiput.

COTTE, s. . — Cale, C’te table branlicote, autant la queue d’une vache ! — Mets-y don une cotte ! — Subst. verbal de cotter.

COTTER (cotterr), s. m. — Assemblée de femmes qui se réunissent pour dire du mal des autres. Et pourquoi voudriez-vous donc qu’elles se réunissent ? — Du bas latin coteria, association de paysans qui s’assemblent pour tenir en commun les terres du seigneur.

COUAME, COUÊME, adj. — Timide, embarrassé, qui a l’air couyon. Le mari : J’ai biché le Pétrus avè la bourgeoise ! Si t’avais vu comme i z’aviont l’air couame ! En normand, couême signifie bouse de vache. M. Fleury le rattache à l’allem. et danois kuh, vache, et danois eme, fumier. S’il a vu juste, couême signifierait mou comme une bouse.

COUANE (quelques-uns écrivent couenne). Homme indolent, timide, sans énergie. Cours d’histoire de France : « Henri IV n’était pas couane, mais trop couratier. Louis XIII était couane avec les femmes. Louis XIV a été couane en se laissant mettre le grappin dessus par la Maintenon. Louis XV n’était que la dernière des couanes. Louis XVI a été trop couane avec les révolutionnaires. Louis-Philippe était un digne homme. Dommage qu’il était un peu couane. » Continuez.

Comme il n’y a aucun rapport entre un homme timide et de la couenne de cayon, je crois que couane n’est autre que couame influencé par l’homophonie avec couenne (qui comme on le sait se prononce couane),

COUARE, COIRE, s. f., terme de boucherie. — Un morceau de coire, Morceau de la cuisse de bœuf, en dehors, séparé du filet par le pendant de filet. — De coua (coda), à cause du voisinage de la queue. En Languedoc, le coual est une pièce de mouton où la queue tient. Couare est pour couard = coual = caudalis.

COUBLE, s. m. — 1. Voiture attelée de deux bêtes de front.

2. Le couple formé par ces deux bêtes. — De copulum.

3. s. f. — Sorte de vaste filet aux bords duquel sont suspendues des balles de plomb pour le faire aller à fond. — De copula, au sens de lien, chaîne.

COUCHER. — Il faut coucher sous la pendule. C’était le dicton favori de mon père. Maxime de négociant lyonnais pour dire qu’il faut soigner l’heure, afin de ne pas manquer l’échéance.

Je vais me coucher pour te plaindre. Pour autant que, dans cette position, on plaint les autres plus agréablement. Dicton que l’on ne faut pas à répéter à tous ceux qui se plaignent de maux sans importance.

Si tu n’es pas plus sage, je te ferai coucher ce soir les pieds nus et la têtee sur le chevet ! Punition redoutable dont on menace les enfants, et dont l’idée, vague pour eux, ne laisse pas de les impressionner fortement. Quoique ça, je ne m’y laissais pas prendre.

COUDE. — Huile de coude. La maîtresse de maison : Marie, les grollons de Monsieur ne brillent rien. — Madame, c’est le cirage qu’est mauvais. — C’est pas le cirage qu’est mauvais comme l’huile de coude que manque. — Je connaissais un grand-père qui donnait sa bénédiction à son petit-fils le jour de ses noces : Attention, te sais ! Faut de l’huile de coude !

Avoir mal aux coudes, Être paresseux, mollasse.

Lever le coude, Être fort pour la chopination.

Ne pas se moucher du coude. Se dit de quelqu’un d’énergique, d’intelligent, qui ne se laisse pas facilement monter sur les arpions. Napoléon Ier ne se mouchait pas du coude. Napoléon III en avait son plein coude.

COUDIÈRE. s. f. — C’est ce qu’à Paris ils nomment assez improprement appui de fenêtre, car il semble que c’est la fenêtre qui s’appuie, tandis que chez nous on voit tout de suite que ce sont les coudes.

COUDRE. — Coudre comme un curé. Se dit d’une ouvrière qui ne coud pas aussi bien que peignait Raphaël.

COUENNE. Voy. couane.

COUET, ETTE, adj. — Penaud, honteux. La Zoé, la compagnonne, s’était mariée avec Jean Miel, le compagnon. Elle disait à sa