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ser toutes les petites coques. C’est 2 pris au figuré. L’idée de comparer les femmes aux poules est très ancienne ; Plaute emploie gallina au même sens. Comp. aussi pucelle de pulla.

4. Ma coque, expression de tendresse. Dans un bon ménage le mari et la femme ne s’appellent jamais que ma coque. Ma coque, allons nous coucher ! — Voui, ma coque ! Comp. ma poule.

COQUELLE, s. f. — Cloche (voy. ce mot). Ne vient point de coquille, malgré le rapport de forme. C’est le vieux franç. cloquelle, diminutif de cloche.

COQUELUCHON, s. m. — Proprement, Morceau saillant au sommet d’une fiarde ; par extension, au sommet d’un objet quelconque. Au Grand Dôme, le coqueluchon est fait en manière de mamis qui n’ont pas perdu la boule, puisqu’ils la portent. Au fig. Tête. Taper sur le coqueluchon. Se dit d’un vin qui porte à la tête. Nous n’avions bu que onze pots à deux, mais ces vins drogués ça vous tape sur le coqueluchon.Avoir quelque chose dans le coqueluchon, Être un peu troublé d’esprit. — C’est le vieux français coqueluchon, capuchon de moine, de cucullum.

COQUER, v. a. — Faire mimi, embrasser, baiser. Se coquer, Se faire peter la miaille. Quand M. X…, le gros fabricant, fut décoré devant toutes les autorités constituées, Mme  X…, se tournant de mon côté, ivre de joie : Comment, fit-elle, vous ne me coquez pas ! — C’est une forme du français cocher, de coq, mais le mot a depuis longtemps perdu tout sens obscène.

COQUETIER, s. m. — Paysan qui vient vendre au marché ses poulailles, ses œufs, etc. — Forme du vieux français, coquatier, coquassier, dérivé de coq.

COQUEUR, EUSE, s. — Se dit de ceux ou de celles qui coquent à propos de rien. Les Lyonnais sont beaucoup moins coqueurs que les Provençaux. En Provence, on se vous coque attenant.

COQUILLARD, s. m., terme péjoratif, — Paillard. — De coq.

CORBILLON. — Changement de corbillon donne appétit de pain bénit. J’ai entendu souvent ce proverbe à propos de ces bons maris qui font tant de cas de leurs femmes qu’ils n’en font pas leur à tous les jours, mais les réservent pour les bonnes fêtes.

CORBILLONIER, s. m. — Vannier, faiseur de corbeilles. — Dérivé de corbillon.

CORCE, s. f. — Écorce. Un proverbe lyonnais dit qu’entre l’arbre et le doigt, il ne faut pas mettre la corce ou la Corse, je n’ai jamais bien su au juste. — C’est le franç. escorce, devenu corce suivant une loi de la phonétique lyonnaise.

CORCENAIRE, s. m. — Scorsonère. Si nous disons mal, les gens de haute instruction ne disent guère mieux, car ils appellent scorsonère ce qui est proprement le salsifis, c’est-à-dire pas du tout la même chose.

CORDAT, s. m. — Grosse toile de fil croisé. Ce mot, si usité à Lyon, a passé dans le Dict. de Littré.

CORDE, s. f., terme de fabrique. — Un dessin sur tant de cordes, c’est-à-dire sur tant de crochets de la mécanique. L’expression est un souvenir du métier à semple, antérieur à la Jacquard. On tirait une corde du semple pour faire lever les fils de la chaîne correspondants, comme fait aujourd’hui un crochet. Une corde représente donc autant d’arcades qu’il y a de chemins dans la disposition.

Corde d’enlaçage. Voy. enlaçage.

CORDELIERS, s. m. pl., terme de canuserie. Voy. sous bascule.

CORDELINE, s. f., terme de canuserie. — Fil de cordonnet placé à l’extérieur de la chaîne pour retenir la trame. « Le cordon, la cordeline, — Tout ça casse en même temps », dit la Chanson de ma cousine Mariette.

CORDET, s. m. — D’après Cochard, Sorte de gâteau. Je n’ai jamais entendu ce mot. Le nom vient sans doute de ce que la forme avait quelque analogie avec celle d’une tresse.

CORDIER. — Cordier, le bon Dieu vous avance. Encouragement amical que vous ne devez jamais faillir de donner à un cordier toutes les fois que vous passez près de lui (on