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personnel les monuments et les travaux de toutes sortes exécutés par les Romains à Caerléon : il utilisa l’enceinte de la ville, les tours, les ponts, l’amphithéâtre et cette magnifique chaussée qui lui permettait, par le Fosway, de pousser jusqu’à Cadburg-Mount, près d’Ilchester, où quelques traditions situent son autre résidence célèbre de Camelot.

Y ajouta-t-il de son propre ? C’est plus douteux. M. Baret a très bien montré que l’idée fondamentale du cycle arturien, l’ordre de la Table-Ronde, est une de ces créations ultérieures dues au hasard d’une collaboration anonyme. Les poèmes gallois, les triades, les contes populaires et le Brut y Brenhined sont également muets au sujet de la Table-Ronde. Un barde du dixième siècle nous décrit bien Artur mangeant et devisant à table avec ses guerriers, mais il ne décrit pas cette table. Plus tard, Robert Wace ajoute brièvement qu’Artur fit faire une table pour ses barons, qu’elle servait aux jours de fête et que les convives formaient un ordre dont l’égalité était la première loi. M. de la Villemarqué pense, non sans raison, que le trouvère emprunta ces détails à une tradition celtique rapportée par un philosophe grec qui visita la Gaule environ cinquante ans avant l’ère chrétienne.

« Chez les Gaulois, dit Posidonius, cité par Athénée, dans les festins d’apparat, les convives principaux se rangeaient autour d’une table ronde. Après des repas copieux, les guerriers aimaient à prendre les armes et à se provoquer mutuellement à des combats simulés. »

Voilà le prototype de l’institution. On l’en montre