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C’est de cette occupation, vraisemblablement, que datent la plupart des antiquités de Caerléon. Il faut tout au moins rapporter aux Romains la muraille qui entourait la ville et dont il subsiste tout le pan sud. Le pan nord a été retrouvé quand on ouvrait les tranchées du Great Western, à un kilomètre environ de l’Usk, ce qui confirme les dires des légendaires sur l’étendue et l’importance de la ville. Un peu en dehors de la corne sud de l’enceinte se voit la grande cuve gazonnée à laquelle les paysans du district ont donné le nom de Table-Ronde et qui fut évidemment un amphithéâtre romain. Les fouilles qu’on y a pratiquées ne laissent aucun doute sur ce point : elles ont mis à nu des gradins circulaires en assez bon état et dont les arêtes percent encore le gazon de place en place. On trouve trace enfin d’une voie romaine qui allait de Caerléon au bord du canal de Bristol, de l’autre côté duquel elle reparaissait pour rejoindre le « Fosway » à Bath et filer de là jusqu’à Ilchester.

Aussi bien, et alors qu’un simple coup d’œil au musée de Caerléon fait éclater la désolante indigence du fonds celtique, on ne peut manquer d’être frappé par la prodigieuse quantité d’objets romains provenant de la ville ou de ses environs et spécialement de Caerwent.

L’occupation romaine en Galles dura plusieurs siècles et se prolongea même jusqu’au temps d’Artur, s’il est vrai qu’au moment où ce prince fut couronné à Caerléon les Romains lui envoyèrent une ambassade pour exiger le renouvellement du tribut que ses prédécesseurs payaient à l’Empire. À cette époque pourtant