Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/302

Cette page a été validée par deux contributeurs.

(Llan-Gower et par corruption Llanover). Le culte des sources est très répandu dans le pays de Galles. Celles-ci sortent de terre l’une à côté de l’autre, mais sans se confondre. Cela fait sept petites vasques juxtaposées du plus curieux effet. Le trop-plein des vasques se déverse dans un ruisselet qui court se jeter dans l’Usk. Les sept fontaines sacrées de LIanover ont, paraît-il, la propriété d’être aussi fraîches l’été que l’hiver et de ne tarir jamais, fût-ce dans les plus chaudes saisons.

La cloche du déjeuner nous surprit dans notre contemplation. D’autres voitures, dans l’intervalle, avaient déposé à Llanover des parents et des amis personnels de la châtelaine, parmi lesquels sa belle-sœur, lady William, son fils aîné, colonel de horse-guards, une jeune fille du monde, excellente musicienne, miss Abaddam, et la moins Anglaise de toutes les Anglaises à qui j’ai eu l’honneur d’être présenté, Mrs Bridson Smith, fanatique de la France, où elle passe les trois quarts de l’année et dont elle parle la langue avec une pureté, une grâce et, si je puis dire, un parisianisme incomparables. Tous nos hôtes, d’ailleurs, savaient le français. Les domestiques parlaient le gallois, si bien que, dans cette terre anglaise de fait, il n’y avait que l’anglais que l’on ne parlât point.

On déjeuna. Le programme de notre après-midi avait été tracé par lady Herbert ; il comportait une ascension du Skyridd et une visite à un château du voisinage nommé Cold-Brook et qui passe pour hanté. Les breaks devaient nous prendre après le café, qu’on nous servit dans le hall, immense pièce haut voûtée