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frères marins de Vert-Vert qui ont trouvé leur Gresset dans un spirituel magistrat de ce temps, M. Trévédy.

C’est à d’autres causes sans doute qu’il faut attribuer la disparition des petits chevaux noirs d’Ouessant, si vifs, de robe exquisement lustrée, dont Joséphine, par l’intermédiaire du préfet Cafarelli, voulut avoir une paire pour son « panier ». On a beaucoup discuté sur l’origine de ces poneys d’Ouessant. Étaient-ils autochtones ou importés ? Mais la même question s’est posée pour les îliens. Ils présentent des particularités ethniques si déconcertantes ! Chez les Bréhalins, têtes olivâtres, aux yeux noirs et luisants, au nez légèrement aquilin, M. de Quatrefages reconnaissait tous les caractères du sang basque. Les femmes de Sein ont des airs graves de Junon, le type lourd et classique des contadines de Léopold Robert. Chez les Grésillons, la persistance de noms à tournure espagnole, Jégo, Davigo, Magado, Pérès, fit croire longtemps, avant les travaux de M. Loth, à quelque lignage castillan. Du moins est-il sûr que Belle-Isle, au XVIIe siècle, reçut un fort appoint de sang étranger par l’immigration des soixante-dix-huit familles acadiennes que Louis XIV dirigea vers le port du Palais. Et il est sûr encore que plusieurs de ces îles bretonnes, aujourd’hui rendues à leur solitude primitive, — telles l’Île-Vierge, Maudez, Lavrec, Riom, l’Île-au-Moine, etc., — furent colonisées à diverses reprises, jouèrent même un certain rôle dans l’histoire. Moutiers et casernes y alternèrent. Quelques substructions çà et là, un fruste pénity du Ve siècle, pareil à une guérite de