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En bloc et par an, dans le pays de Galles, le personnel de l’église officielle perçoit 6,404,450 francs qui lui sont fournis : un quart ou un cinquième par les douaires de l’église, le reste par la dîme ou rente paroissiale [1]. Et c’est là justement ce qui révolte les Gallois. Ils se sont élevés à plusieurs reprises et dans le Parlement même contre cette monstruosité « juridique et économique », qui consiste non point tant à leur imposer un clergé officiel qu’à leur faire subventionner ce clergé, alors que, sur 1,600,000 habitants que compte le pays de Galles, 225,000 à peine, soit un septième de la population, pratiquent le culte anglican. Il en résulte qu’après s’être vue dans l’obligation de subventionner le clergé officiel, la presque totalité des Gallois se trouve encore tenue moralement de débourser 300,000 livres sterling ou 7,000,000 de francs par an pour subvenir aux besoins du clergé non officiel, calvinistes, baptistes, wesleyens, etc., fonds et tréfonds du vrai clergé national.

« Pareille atteinte à la liberté d’une population tout entière ne se conçoit ni ne se justifie, s’écriait récemment le député de la division de Rhondda. Il n’y a aucune raison pour que la principauté plie encore

  1. La dîme se payait d’abord en nature. Mais, depuis le Tithe Commutation Act (13 août 1863), elle a été transformée en une taxe unique sur les biens-fonds (rent charge). Il faut lire sur cette question des dîmes, qui a pris en Galles l’importance d’une question nationale, l’article publié par M. Julien Decrais dans la Revue des Deux-Mondes du 1er octobre 1891 et auquel nous avons fait de nombreux emprunts.