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Saxons dans un champ de poireaux, ont bien pris pour insigne national ce légume trop décrié : l’oignon de Bretagne n’est peut-être pas moins symbolique en son genre.

En somme, ces fêtes de Cardiff, quelque peu déconcertantes par certains côtés, furent belles et nobles dans leur ensemble. Elles affirmèrent l’étroite union des diverses familles de la race celtique, et il y eut des moments où l’hommage rendu à la délégation bretonne s’adressa par-dessus elle à la France tout entière.


III


À travers Cardiff. — Une ville-champignon. — Castrum-Didii. — Un peu de statistique. — Le commerce français à Cardiff. — Saint-John’s Church. — Le château et l’Old Keep. — La captivité de Robert de Normandie. — Le bardit du chêne. — Un grand seigneur milliardaire. — La légende du marquis de Bute. — Les cultes dissidents en Galles. — Visite au consulat de France. — L’esprit national chez les Gallois. — À voleur, voleur et demi.


Entre temps, nous courûmes la ville et ses environs.

Cardiff est au confluent de trois rivières, le Rumney, le Taff et l’Ely. En 1801, elle ne couvrait que 2.791 acres et comptait en tout 1.018 habitants. Elle couvre aujourd’hui 9.000 acres et compte près de 200.000 habitants. C’est une de ces villes-champignons, comme il en pousse de temps à autre sur le terreau anglo-saxon.

Celle-ci, du moins, a d’antiques origines. Je ne saurais affirmer que son nom, qui s’écrivait primitivement Caerdydd, vienne du général romain Aulus Didius, d’où Castrum-Didii, Caerdydd et Cardiff. Ce qu’il y a