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voyait une Galloise en costume national, avec le tablier à carreaux et le grand feutre tronconique, qui se jetait les bras ouverts à la rencontre d’un Irlandais, d’un Écossais et d’un Breton. Pour s’expliquer le costume sommaire ainsi que les chapelets d’oignons que portait ce dernier, il faut se rappeler qu’à Cardiff comme à Londres, à Anvers comme à Rotterdam, la colonie bretonne est principalement représentée par des maraîchers de Roscoff. Après tout, les Gallois, qui remportèrent une victoire fameuse sur les


    la Vallée-Abritée ( « Dyffryn-Clwyd » ), non loin du château de Ruzlan, proche du bord de la mer, dont le murmure bercera son dernier sommeil. »

    De mémoire de Gallois, on ne se rappelait pas archidruide plus imposant, plus vigoureux, plus jovial et plus solennel tout à la fois, car il aimait mêler les deux genres et, après quelque grande période qui avait soulevé l’émotion de son auditoire, ne détestait pas de terminer par une pétarade de calembours et de coq-à-l’âne. Son emprise sur les masses était si profonde qu’elle en avait fait une manière de personnage officiel : le gouvernement britannique comptait avec lui beaucoup plus qu’avec son prédécesseur, le pâle Clowdkarv, aujourd’hui bien oublié. En 1905 encore, l’année même de sa mort et, si j’ai bon souvenir à l’occasion de l’Eisteddfodd d’Aberpennar, S. M. Edouard VII lui avait fait un don de 2.000 guinées (environ 50.000 francs). — L’archidruide qui lui a succédé, Dyved, dans le privé Evan Rees, est également pasteur wesleyien. Né à Fishguard en 1854, il mania dans sa jeunesse le pic du mineur et fut plusieurs fois couronné pour ses vers dans les Eisteddfoddau de la principauté. En 1906, avec une délégation galloise, il vint à Saint-Brieuc et officia publiquement dans les jardins de la préfecture où le Gorsedd breton avait fait élever un dolmen artificiel.