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grâce à leurs habitudes d’économie, — des caprices et des éventualités de toutes les pêches qu’ils pratiquent[1]. »

Le système, on le voit, a fait ses preuves. Il y aurait donc intérêt à le généraliser et, si la chose paraît assez malaisée, pour ne pas dire impossible, dans certains grands ports de pêche comme Douarnenez et Concarneau, où le prix du terrain est très élevé, elle ne présente point les mêmes difficultés dans les petits ports, de beaucoup les plus nombreux et où la valeur du terrain n’a presque pas bougé. M. de Thézac, avec sa fougue d’exécution habituelle, s’est chargé de le démontrer : par ses soins, depuis le mois d’août dernier, Sainte-Marine, en Combrit, possède quatre maisons-types, entourées chacune d’un petit champ de 350 mètres carrés, lesquelles reviennent, clef en main, à 2.000 francs et ont été immédiatement cédées à des ménages de pêcheurs. Le prix de la location-vente, 75 francs, dont les 3/4 sont considérés comme capital remboursé, témoigne assez que l’Œuvre n’entend pas faire une spéculation de la charité, envisage dès l’origine le sacrifice pur et simple des intérêts de ses avances.

Et il faut bien qu’il en soit ainsi. Comme dans ces Abris du Marin, fondés en 1899 par le même M. de Thézac et qui ont pris, en quelques années, un déve-

  1. Cf. L’Industrie de la pêche dans les ports sardiniers bretons. Crise et Palliatifs, par Théodore Le Gall (Rennes).